Le Salon Epoq’Auto présentait quatre modèles mythiques de l’histoire de Matra, l’occasion de revenir sur l’épopée de ce constructeur en Sport Automobile.
Fondée en 1941 par Marcel Chassigny, MATRA est une petite entreprise aux grandes ambitions. Son but premier, être à la pointe de la technologie. En 1963, la marque à la flèche recrute un ingénieur de chez Dassault à qui Marcel Chassigny va confier la direction : Jean-Luc Lagardère. Convaincu que l’avenir de Matra doit s’écrire à travers la compétition automobile, Lagardère rassemble des concepteurs ingénieux et des pilotes talentueux qui imposent le nom de Matra comme une référence dans les Championnats de Formule 3 et de Formule 2.
Le destin est tout tracé, dans deux directions royales mais hétérogènes : la Formule 1 et les 24 Heures du Mans.
Conscient de l’importance financière de ces engagements, Jean-Luc Lagardère sait s’allier de plusieurs soutiens de poids pour débuter ce rêve, dont ELF et le Gouvernement Français qui souhaite imposer l’image victorieuse de la France à l’étranger.
La saison 1968 voit deux nouvelles écuries de Formule 1 faire leur apparition. La première, dirigée par Ken Tyrrell, engage un châssis Matra MS10 équipé du moteur V8 Cosworth dans lequel Sir Jackie Stewart avait entière confiance. Il sera secondé en cours de saison dans cette équipe Matra-Elf Internationale par le français Johnny Servoz-Gavin . La seconde écurie, Matra-Sports propose un châssis de MS11 avec le moteur Matra V12. Derrière les volants, Jean-Pierre Beltoise et Henri Pescarolo !
A Zandvoort, sous une pluie battante, Stewart et Beltoise signent leur premier doublé. Stewart ne cède la couronne mondiale à Graham Hill que dans l’ultime manche de la saison.
En 1969, Matra Sports se concentre sur les 24heures du Mans alors qu’en Formule 1 Matra et Tyrrell n’engagent que Stewart et Beltoise sur la Matra Sports MS80 à moteur Cosworth. A l’issue des 14 manches qui composent le championnat, le sacre est attribué à l’anglais et sa voiture bleue qui s’adjugent la moitié des victoires de la saison !
Matra (désormais associé à Simca) veut alors s’imposer avec son V12 avec la Matra-Simca MS120 de 1970. Malgré trois podiums pour Beltoise et Pescarolo, la saison est décevante.
Parallèlement, aux 24 heures du Mans, Pescarolo entre dans la légende en pilotant la nuit sous la pluie sans essuie-glaces la Matra Sports MS630 lors de l’édition 1968. Cette auto participe encore aux 24 heures 1969 aux mains de Jean Guichet et Nino Vacarella. La Matra Sports MS650 lui succède pour les saisons 1969 et 1970 du Championnat du Monde d’Endurance. Ce prototype participe également au Tour de France Automobile de 1970 que Matra remporte avec Jean-Pierre Beltoise, Patrick Depailler et Jean Todt (oui, c’est bien l’actuel président de la FIA).
La suite est connue : désormais complètement concentrée sur les 24 Heures du Mans, Matra remporte trois fois les 24 heures du Mans et le Championnat du Monde d’Endurance. Jean-Luc Lagardère profite de cette apogée pour annoncer la fin de la Division Compétition de Matra : avec 124 victoires à son palmarès, Matra a écrit en une décennie une des plus belles histoires du sport automobile français, toutes compétitions confondues.
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